18/02/2017
Temps nécessaire pour écrire un chef-d’œuvre ?
Combien de temps faut-il pour écrire un chef-d’œuvre ? Je suis certain que certains très jeunes écrivains en herbe se posent cette question, répondons que seule l’excuse de leur jeune âge autorise cette interrogation. Que ce soit pour un roman ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs (un morceau de musique, une recette de cuisine…) le temps qu’on y consacre ne présume jamais de la qualité du résultat final ! On pourrait dire que ce n’est pas juste – encore que cela se discute -mais en tout cas c’est la réalité.
Il n’aura fallu que six jours à Robert Louis Stevenson pour écrire L'Etrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, paru en 1886, tandis qu’à l’opposé si l’on peut dire, Victor Hugo mettra douze ans à rédiger Les Misérables qui sortiront en 1862. Vous me direz que le second roman est bien plus long que le premier, certes, mais entre douze ans et six jours, la marge est belle et à l’arrivée je pense que les deux romans sont aussi connus l’un que l’autre.
D’autres exemples prouvent que renommée d’une œuvre et temps passé à l’écrire ne sont pas proportionnels : Antoine de Saint-Exupéry a besoin de six mois pour Le Petit Prince, George Orwell d’un an pour 1984 ; J.R.R.Tolkien écrit Bilbo le Hobbit en deux ans et F. Scott Fitzgerald, presqu’autant avec deux ans et demi, pour son Gatsby le magnifique. William Golding fait un peu feignasse avec ses cinq ans pour Sa Majesté des Mouches, un peu comme J.D. Salinger qui prend dix ans pour L’Attrape-cœurs ! En comparaison et pour revenir à Hugo, les douze ans passés sur ses Misérables paraissent bien peu…
Ca me rappelle le courriel irrité d’une écrivaine m’ayant soumis son ouvrage et que j’avais sacrément cassé tellement je l’avais trouvé mauvais ; comme argument pour sa défense, elle avançait qu’elle avait passé plusieurs années à l’écrire… la belle affaire, au vu du résultat ! Qu’en retenir ? Il n’y a pas de recette miracle pour écrire un excellent roman, que vous y passiez quelques jours ou de nombreuses années rien ne garantit le résultat. Et c’est très bien ainsi.
Source : Un article paru dans Courrier international n°1350 de septembre 2016 se référant à une infographie publiée sur printerinks.com et republiée par Fast Company et Business Insider.
07:04 Publié dans BILLETS DIVERS | Tags : robert louis stevenson, j.r.r. tolkien, victor hugo | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |